Le procès de la fusillade du Theatro à Lille s'ouvre ce lundi

Après avoir été éconduit d'une boîte de nuit lilloise, Fayçal Mokhtari était revenu et avait tiré à la kalachnikov, tuant deux personnes et en blessant six autres : le procès de la fusillade du Theatro s'ouvre lundi aux assises du Nord, à Douai.

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Dans la nuit du samedi au dimanche 1er juillet 2012, le quartier de la soif de Lille est bondé. Peu avant 3h, un homme au casier judiciaire bien rempli, Fayçal Mokhtari, 32 ans, est refoulé de la boîte de nuit Le Theatro, rue Gambetta, où il s'était présenté alcoolisé avec son ami Djelloul Cherifi, et profère des menaces. Selon l'accusation, les deux hommes retournent à leur voiture, dans le coffre de laquelle se trouve une kalachnikov, puis s'arrêtent devant la façade de l'établissement. Mokhtari descend alors de la Citroën et ouvre le feu pendant une trentaine de secondes sur cette discothèque prisée des amateurs de R'n'B, où dansaient 300 personnes.

Commentaire de Laura Lévy.

Les balles tuent une employée de 25 ans, Sabrina Vasseur, une esthéticienne qui tenait le vestiaire pour arrondir ses fins de mois et Hamza Belaïdi un Algérien de 26 ans travaillant pour un bailleur social. Six autres personnes sont blessées au tibia, au pied, au mollet et au dos. Après la fusillade, Mokhtari, qui habite alors dans la ville voisine de Tourcoing, et son complice présumé, champion de boxe thaï de Belgique en 2009 et sans casier, repartent tous feux éteints en voiture et se rendent même dans un autre établissement de nuit du Vieux-Lille. Recherchés, ils tentent de gagner le Maghreb et sont finalement arrêtés le 6 juillet à Figueres, en Catalogne espagnole.

"Choc considérable" à Lille

Martine Aubry, maire (PS) de Lille, avait alors évoqué "un choc considérable", d'autant que les suspects n'ont été arrêtés que cinq jours après les faits, alimentant un climat de psychose. Cette fusillade avait également ravivé la polémique au sujet de la circulation d'armes de guerre, conduisant le ministre de l'Intérieur d'alors, Manuel Valls, à se rendre sur les lieux de la fusillade. Le procès, qui doit se tenir jusqu'au 6 décembre, devra permettre d'éclaircir les circonstances de l'altercation et de déterminer s'il y a eu préméditation, un élément qui ne fait aucun doute pour les parties civiles. "La préméditation est confirmée par le fait que ça se passe en deux temps, ce n'est pas "Je veux rentrer dans une boîte, il y a une altercation, je sors un couteau et je frappe". C'est "Je repars en disant je vais revenir et je vais vous buter et je reviens avec une kalach et je tire en rafale"", estime Me Blandine Lejeune, avocate du client tué. Me Hélène Fontaine, avocate de Sabrina Vasseur, l'autre victime, s'attend à une ouverture du procès éprouvante, avec "une famille brisée par le chagrin". "Il y a beaucoup d'appréhension car c'est la première fois que mes clients vont voir ceux qui sont à la base du décès de leur fille", dit-elle. 


Quant au conseil de Fayçal Mokhtari, Me Eric Plouvier, qui a succédé à Me Dupond-Moretti, il évoque "une horrible affaire qui suscite encore un émoi légitime. M. Mokhtari prend toute la mesure de sa responsabilité et attend d'être jugé équitablement". "M. Mokhtari conteste avoir eu le projet de tuer Sabrina Vasseur et Hamza Belaïdi qu'il ne connaissait pas et contre qui il n'avait par conséquent aucun grief. Il s'expliquera sur la violence parfaitement irrationnelle qui a été la sienne après les coups de matraque qu'il a reçus", a-t-il ajouté, en allusion à l'altercation devant le Theatro. Mis en examen pour assassinats, tentatives d'assassinats et détention d'armes, le tireur présumé, père de quatre enfants, encourt la réclusion à perpétuité, tout comme le complice, accusé de complicité d'assassinats, de tentatives d'assassinats et détention d'armes.

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